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J’ai rêvé. Par Barbara Bigot-Frieden.
J’ai rêvé d’un sursaut de sang dans ma bouche mêlé à l’amoncellement de chairs convexes dans un corps c’était copieusement toi en un seul corps une catastrophe de toi tombé de ton corps pieusement éclaté ne me reste que la gorge la gorge et des sons renversés
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Corinne ou les folles amours inconnues.
Dès les premiers instants, ce fut l’amour à la folie. Comment dire ce que l’on ne sait pas, comment dire, d’ailleurs, ce qui ne se dit pas. Comment dire l’âme extraordinaire de Corinne. Car Corinne est belle ; et la beauté des femmes se perd parfois dans les méandres d’un patriarcat pourri au point de faire flancher les petits chefs de guerre les plus redoutables. Et cela dans les moments de gloire, de guerre, de pleurs et de victoires. Comment dire bien ce qui, nécessairement, prend la forme tortueuse de l’amour fort et profond pour une femme que l’on ne connaît pas ou peu. C’est le désir des autres, oui,…
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Puisqu’au final on aime ou pas les femmes. Par Lionel Degouy.
Lorsque vers l’âge de trente ans, vingt ans, beaucoup plus tôt, peut-être, pour les élus, se posent la question réelle du suicide, ou plus exactement du choix entre la vie, la mort, nous ne pouvons plus nous défaire de l’idée que la mort est bien tranquille parfois : il est déjà trop tard, nous ne sommes plus à même de décider de tout, de rien. Je vis déjà dans cette hypocrisie. Celle de celui qui en réalité croit en l’enfer. J’ai aimé. Beaucoup. Souvent. Toujours. Mais je ne saurai jamais vraiment comment font les filles pour travailler nos corps et nos âmes avec une telle puissance. Isabel. Voilà toujours comme un…
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L’oppression. Par Lionel Degouy.
Deux mondes s’affrontent, et c’est terrible. L’oppression devient la règle. Personne ne semble l’imaginer ainsi, mais c’est l’amour contre la haine et l’autre n’est plus rien. On peut y glisser des évidences débiles, des jugements quasiment pathologiques de mépris du différent, rien n’y fait : on est haïs. Et on haït tant l’amour parfois que rien n’est plus tenable, rien n’est plus, nulle part, autre chose que ce désarroi totalement affligeant : il faut la guerre. Et pourtant si j’ai peur, ce n’est que très rarement pour moi, mais bien pour ces gamins, ces jeunes que l’on laisse là, sur le bord du chemin. Des gamins qui ne prendront jamais…