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Critique littéraire, Les coups de coeur d'AlterCogito, Matthieu Vovor, Poésie, Poésie contemporaine, Stéphanie Vovor
Frénésies. De Stéphanie Vovor.
C’est à travers un récit poétique, social et politique que Stéphanie Vovor nous dépeint la jeunesse des classes moyennes et des périphéries. Celle qui face aux désillusions espère obtenir un CDI, celle qui s’évade en regardant Les Marseillais, celle accro aux nouveaux diktats de la chirurgie esthétique, celle qui espère être entendue. « Je suis si lourde que je m’enfonce dans le décor, je suis le bureau, les chaises en vis-à-vis, la moquette bleu crade, le plafond carrelé, la bouche d’aération, je suis mon vernis qui s’écaille, le rendez-vous de 15 h arrivé en avance, les consignes du N+2 dont tout le monde se cogne, je suis l’évaluation barbante et éculée…
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Actualité, Actualité frappante, AlterCogito.fr, Crédits photo : @TULYPPE, Les coups de coeur d'AlterCogito, Stéphanie Vovor
Ils s’emparent de l’époque. Par Stéphanie Vovor.
Au début je regardais les informations à la télé, les chaines où ils passent en boucle toutes les actualités bien absurdes de France et du monde, enfin surtout de France, et ça me calmait, ça me faisait comme une berceuse. Si l’on se concentre bien comme il faut, la voix du présentateur devient un long chant ronronnant et atone, les images se changent en amas de couleurs, ce sont des successions de taches nébuleuses qui affluent dans la tête, elles en perdent leur sens. On se sent tout comme étourdi, on ne pense plus à rien. Mais petit à petit est arrivée comme une infime résistance, petit à petit ce…
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REMOUS. Par Stéphanie Vovor.
Il y’a des soirs où F. saccageait des baraques de bourges Il m’avait envoyé un sms avec une photo Un tableau représentant une jeune fille à l’air hagard Sûrement un peu comme moi pensait-il se faisant qu’il tirait sur le zip de sa braguette pour pisser sur le parquet du proprio « C’est mon échappatoire » disait-il « à l’intérieur de moi c’est salement chagriné j’sais pas vivre mélangé j’ai le cerveau en dégâts » Parfois je me rappelle Nos têtes s’embrassant en dessous du papier tue-mouche de sa grand-mère J’avais quinze ans J’étais heureuse jusqu’à la bêtise