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L’enfermement. Par Lionel Degouy.
Quelque part en France, une amie, Cécile, a décidé hier, de se donner la mort. La beauté déchirée, cette innocence aux yeux pleinement ouverts devant l’horreur du temps et l’inutile douleur du monde, se voit taxée de folie. Rien que de folie qui, douce ou pas, impose l’internement. Impose l’observation. Pour que tout l’inconnu s’enfuit dans le connu. Mais pour que l’on oublie aussi, hélas, d’appeler un chat un chat. La science est là, c’est sûr. Ainsi, par exemple, bien trop souvent le désespoir est appelé « mélancolie » ou « dépression », et la révolte, nécessairement éparse en ces temps de grand désarroi, porte le nom de « délire…