-
Le miracle est une tricherie de Dieu. Par Lionel Degouy.
Le miracle est une tricherie de Dieu. C’est ainsi qu’il lui plaît de chambouler nos habitudes mortelles, nos ambitions basses et tordues. C’est ainsi qu’il nous fait découvrir la rupture possible avec une vision linéaire du Temps, ou avec la logique, la folie, ou la souffrance intérieure due aux remords. Et, pour tout cela, j’aime dire la douleur ou même l’orgueil qu’un trop faible amour de soi provoque, et je dis le miracle de la douceur de l’Évangile qui chaque jour nous est donnée. Je dis le miracle du pardon, comment il est rupture dans la haine, comment il est re–naissance ou re–connaissance donnée à chacun, à tous. Je dis…
-
Une utopie de l’amour du prochain : 1946. Sans Zemmour, ni Onfray. Par Lionel Degouy.
Qu’il est étrange, ce temps de folie douce où plus rien n’a de valeur. Nous avons tout et nous ne prenons rien. Nous disposons à loisir de la folie d’amour, de ce soleil, de ce doux vent qui glisse sur notre peau. Mais nous ne prenons rien. Nous ne prenons ni la folie d’amour, ni le soleil, ni le vent, ni la lune ou les étoiles. Alors même que nous sommes sur Mars, cette planète qui ne cesse pas de nous faire rêver. Nous contemplons l’univers à la fenêtre de notre système solaire, mais nous ne voyons plus notre bonheur. Il est clair que, dans ces conditions, promettre, c’est mourir.…
-
Éloge de la nuit : écrit chrétien pour la survivance du gris-bleuté. Par Lionel Degouy.
Les nuits du Christ sont aussi les nôtres. Elles nous ont été offertes par lui. Chaque fois que nous le souhaitons, nous sommes certains de trouver en ces nuits l’abandon et l’étonnant réconfort de la perte et des larmes. Et nous savons tout le besoin que nous avons de ces nuits, de cet abandon, de cette perte, de ces larmes. Depuis un an bientôt, l’ombre a le goût particulier de l’attente qui se lie à l’espoir. L’ombre à la couleur gris-bleuté de la lumière qui n’est pas encore, ou qui n’est plus tout à fait. L’ombre : nous avons tout perdu et tout pourtant nous est encore offert. Voilà ce…
-
Le déni d’humiliation. Par Olivier Abel.
Nous avons globalement fait fausse route. Le drame des caricatures n’est que la partie visible d’un énorme problème, qui touche la fracture sociale, mais aussi le monde des entreprises, les réseaux sociaux, la vie ordinaire. Nous nous sommes enfoncés dans le déni de l’humiliation, de son importance, de sa gravité, de son existence même. Nous sommes sensibles aux violences, comme aux inégalités, mais insensibles à l’humiliation qui les empoisonne. Comme l’observait le philosophe israëlien Avishaï Margalit, nous n’imaginons même pas ce que serait une société dont les institutions (police, prisons, hôpitaux, écoles, etc.) seraient non-humiliantes. Il faut dire que la question est compliquée, et comme invisible. L’humiliation est subjective et…
-
L’amour et le pardon comme politique. Par Lionel Degouy.
L’amour et le pardon, la compassion, l’oubli de soi, l’abandon à l’autre, sont des postures éminemment politiques. C’est d’ailleurs l’amour seul qui nous invite à ces postures. Il est, de ce fait, présent en tout ce qui peut faire de nous des femmes et des hommes libres. C’est acquis. Et la pertinence des différents messages humanistes face à nos désarrois contemporains pourraient désarçonner bien des consciences, bonnes ou mauvaises, et faire ainsi que l’Homme reconnaisse tout autant la bonté qu’il a reçue que celle qu’il donne. Il faudrait, pour ainsi dire, parler d’amour, de compassion, d’oubli de soi, d’abandon à l’autre, quand on parle politique. Mais également de réconfort. De…