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Actualité, Actualité frappante, AlterCogito.fr, Crédits photo : @TULYPPE, Les coups de coeur d'AlterCogito, Stéphanie Vovor
Ils s’emparent de l’époque. Par Stéphanie Vovor.
Au début je regardais les informations à la télé, les chaines où ils passent en boucle toutes les actualités bien absurdes de France et du monde, enfin surtout de France, et ça me calmait, ça me faisait comme une berceuse. Si l’on se concentre bien comme il faut, la voix du présentateur devient un long chant ronronnant et atone, les images se changent en amas de couleurs, ce sont des successions de taches nébuleuses qui affluent dans la tête, elles en perdent leur sens. On se sent tout comme étourdi, on ne pense plus à rien. Mais petit à petit est arrivée comme une infime résistance, petit à petit ce…
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Enjeux éthiques de la révolution numérique. Par Olivier Abel.
Préambule sur ce que les vieilles traditions « religieuses » peuvent apporter sur ces questions complètement inédites : Les traditions « religieuses » ou spirituelles (et pour moi les grandes traditions philosophiques en sont également des formes, issues de l’histoire particulières de l’antiquité grecque et du mélange progressif des traditions gréco-latines et bibliques jusqu’à leur fusion dans l’histoire étonnante de l’Europe moderne) abordent les questions contemporaines avec d’une part des mémoires narratives plus vastes que le présentisme souvent un peu nerveux des opinions contemporaines (ça vient de plus loin, ça ira plus loin), et d’autre part un massif de textes relevant de traditions diverses qui se sont déposées dans des…
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REMOUS. Par Stéphanie Vovor.
Il y’a des soirs où F. saccageait des baraques de bourges Il m’avait envoyé un sms avec une photo Un tableau représentant une jeune fille à l’air hagard Sûrement un peu comme moi pensait-il se faisant qu’il tirait sur le zip de sa braguette pour pisser sur le parquet du proprio « C’est mon échappatoire » disait-il « à l’intérieur de moi c’est salement chagriné j’sais pas vivre mélangé j’ai le cerveau en dégâts » Parfois je me rappelle Nos têtes s’embrassant en dessous du papier tue-mouche de sa grand-mère J’avais quinze ans J’étais heureuse jusqu’à la bêtise
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De ces deux choses il ne demeure rien. Par Lionel Degouy.
De ces deux choses il ne demeure rien : l’existence est défunte tout autant que l’idée. La guerre est arrivée. Totale. Il n’y avait pas grand-chose à faire. Pas grand-chose. Pour le moins faut-il penser que nous étions nombreux à la prévoir, sans pouvoir aucun pour l’arrêter à temps. Mais s’il faut dire la lassitude des sentiments de paix, n’annonçons pas pour autant leurs faiblesses. Cela malgré le fait que le néant demeure au rang des intrigants échanges du monde à venir, celui qui verra notre fin. Et rien ne viendra nous rassurer ; il serait inutile d’espérer. Comme il est inutile de dire ce que chacun vécu de ces…
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Violences collatérales. Par Lionel Degouy.
J’ai dans la tête un morceau de Schubert : « la jeune fille et la mort ». Et je repense à ces moments passés à espérer autre chose que la misère pour mes semblables et moi-même. Et pour toutes ces jeunes filles en fleur que j’ai connues, croisées, aimées. Parfois dans le malheur. Mais malgré les risques de chagrins inéluctables, parfois l’espace d’un jour, parfois l’espace d’une seconde, j’abandonnais tous mes rêves de grandeur pour l’insouciance d’une journée passée sous le soleil immense de la langueur. Depuis, ma faiblesse a fait que je n’y ai pas changé grand-chose, et que je reste inapte au bonheur. Je ne puis donc rien regretter – tout…
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Comme une pensée trop légère…
Il existe des instants nécessaires au repos de l’esprit. D’autres que moi, ont composé des lignes pour que les femmes aient leur pesant – on croit rêver !… de justification ! sereines ou tourmentées, tout à la fois belles et rebelles. En voyant cette image d’Héloïse, je me permets des mots qui ne sont pas et ne seront jamais, j’invente un univers qui n’était pas et qui pour elle se crée pourtant. Sans alternative possible à l’amour, je vais, je viens plein d’une folie douce : aimer les femmes en vérité. Mais en serais je bien un jour capable ?
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Corinne ou les folles amours inconnues.
Dès les premiers instants, ce fut l’amour à la folie. Comment dire ce que l’on ne sait pas, comment dire, d’ailleurs, ce qui ne se dit pas. Comment dire l’âme extraordinaire de Corinne. Car Corinne est belle ; et la beauté des femmes se perd parfois dans les méandres d’un patriarcat pourri au point de faire flancher les petits chefs de guerre les plus redoutables. Et cela dans les moments de gloire, de guerre, de pleurs et de victoires. Comment dire bien ce qui, nécessairement, prend la forme tortueuse de l’amour fort et profond pour une femme que l’on ne connaît pas ou peu. C’est le désir des autres, oui,…
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Les ventres de nos mères. Par Lionel Degouy.
Qu’ont-ils donc fait de 68 ? De tout cet avenir. De toute cette espérance qui me vit naître. Qu’ont-ils donc à cracher sur leur jeunesse ? Qu’a-t-il pu se passer durant ces cinquante-deux dernières années ? Certainement pas la liberté des peuples. Pas même du nôtre. Tant il est vrai que ce n’est pas la liberté qui tue les peuples et les nations ; mais l’oppression. J’en pleure souvent de voir jaillir toute cette haine, tout ce rejet de l’autre, de l’étranger – toujours lui – du différent. On connaissait la chanson, mais elle devient rengaine mortelle ou assassine. Disons les choses en vérité : il n’y a plus d’espoir…
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J’annonce l’amour à ces gens-là. Par Lionel Degouy.
Depuis deux jours, les choses avancent avec une certaine assurance, voire une certaine aisance. Ce sont dix-huit militaires d’active qui cette fois nous traitent de vendus à la face de la Nation. Nous qui parlions de paix des âmes en dénonçant « l’appel des généraux » du 21 avril 2021 sommes désormais traités de collabos, alors même que ceux-ci sont appelés « résistants ». De la première heure, puisqu’il est fait référence dans la seconde tribune à l’année 1940. Rien de moins. Et avec tout l’aplomb qui les caractérise dorénavant ! Prenant mon courage à deux mains, j’annonce l’amour à ces gens-là. Pour bien faire il n’aurait pas fallu parler de ces généraux, les oublier.…
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On ne va pas vous mentir. Par Lionel Degouy.
On ne va pas vous mentir : AlterCogito.fr est un journal politiquement violent, puisqu’il prône la liberté, l’égalité, la fraternité, dans l’amour féministe et ce qui le suit par nature : un humanisme débridé, déchainé, laïc. Il est chrétien pourtant. Et nous sommes bien fiers de garder en nous-même la force extrême de l’amour fou, bien en face de la connerie notoire qui envahit le monde. Pourtant, Seigneur, que les femmes sont belles…