Jeunesses. Par Lionel Degouy.
Ne vous y trompez pas, mes chers enfants : vous avez tout ; ils n’ont rien. Ils vont mourir alors que vous vivrez, malgré toutes ces guerres qu’ils vous organisent, malgré leur folie, leur ignorance, tous leurs savoirs oubliés par leurs corps fatigués, malades, agonisants.
La jeunesse est belle, mes enfants. Ne vous laissez pas voler le silence de l’amour , de l’étreinte, de l’amour, et de l’étreinte encore. Oubliez l’avenir. Bien plus encore oubliez l’avenir qu’ils veulent vous imposer. Riez de leur bêtise immense, de leurs corps dégradés, là, maintenant, loin de vous, de vos enfants à vous, de tous ceux qui vivront par votre amour à vous. Cet amour qu’ils n’ont su vous donner sans pouvoir pour autant vous contraindre à leur laideur.
Chuchotez-leurs les chants d’amours qui vous viennent du Ciel. Ce silence, aussi, qu’ils n’ont su vous laisser. Puisque tout à l’intérieure d’eux, c’était des chants de craintes inutiles. Ils auront fait les guerres des autres, du passé. Sans jamais vous trahir, annoncez-leurs la Paix ; cette évidence.
Vous qui avez vingt ans, et qui êtes immortels en toutes choses, ne déclinez jamais devant leurs yeux. Ne les laissez jamais vous voler tout ce qu’ils ont perdu, battez vous sans relâche pour oublier qu’ils sont depuis toujours des idiots.
Oubliez-les. Laissez venir à vous de plus jeunes, de plus beaux, et construisez, vous-seuls, l’avenir serein de vos enfants. Du ventre des mères immenses que sont la Beauté, le désir d’Être et l’Amour.